Un vaccino-sceptique au ministère de la Santé, un chroniqueur télé à la Défense, la co-fondatrice de la plus grande fédération de catch à l’Éducation, une star de télé-réalité aux Transports, une tueuse de chèvre à la Sécurité intérieure… le cabinet gouvernemental de l’agité-du-bocal Trump s’annonce particulièrement fleuri, promettant des débats surréels au Sénat américain dans les mois à venir. C’est en effet une norme méconnue en France mais chaque nomination présidentielle doit, aux États-Unis, recevoir l’approbation de la majorité des membres de la chambre haute. On saluera donc la lumineuse idée que celle de programmer, cette semaine à la Filmothèque du Quartier latin, un film qui est précisément centré sur ce processus. Réalisé par Otto Preminger (surtout connu pour Autopsie d’un meurtre), Tempête à Washington raconte les âpres négociations autour du choix d’un président fictif moribond d’un secrétaire d’état pour contre-carrer l’influence de son vice-président. Et si Serge Daney en apprécia la précision documentaire, on peut donc compter sur le visionnage de ce film pour mesurer ce qui a changé (on nous promet une scène de retransmission radiophonique des résultats) et ce qui persiste (il semblerait que le terme « communiste » y soit déjà utilisé comme une insulte) dans le fonctionnement démocratique états-unien !