Si le nom de Pierre Barouh nous évoque quelque chose, c’est avant tout comme mari d’Anouk Aimee – à l’écran dans
Un homme et une femme avant de l’être à la ville. On se souvient surtout de
l’étrange scène dans laquelle il apparaissait, galopant à travers les marais camarguais, chantant sur un air de Baden Powell son amour du Brésil et de la samba. La chanson s’appelait
Samba Saravah et, pour l’éditer, Barouh n’avait d’autre choix que de créer son propre label,
Saravah, dont la devise, à elle seule, suscite notre sympathie : « Il y a des années où l’on a envie de ne rien faire ». Trois ans plus tard, en 1969, « le français le plus brésilien de France » documente son voyage à Rio de Janeiro, à la rencontre des pères de la musique saudade, et donne naissance à son premier film, fruit d’un amour obsessionnel :
Saravah.
Si, comme nous, vous êtes séduits par cette anaphore où l’ivresse des sonorités africaines se noie dans le sanglot des syllabes lusophones, il ne faudra pas manquer l’avant-première de la ressortie de ce film rare vendredi à l’Entrepôt (20h) – ou se résoudre à patienter jusqu’à la ressortie nationale, prévue le 10 juillet.