De même que la pourriture du raisin peut donner le meilleur vin, les policiers ripoux donnent souvent les meilleurs films de flics. Ce n’est en tout cas pas William Friedkin qui nous donnera tort. A l’instar de la plupart des films « néo-noir » du nouvel Hollywood qui ont plongé la figure mythique du policier du cinéma américain dans le grand et joyeux bain de l’ambiguïté morale, Police Fédérale, LA présente une vision profondément pessimiste de la corruption policière. Le personnage interprété par William Peterson n’est pourtant pas ringard. Au contraire même. Ici, l’allure assurée du gardien de la paix à la limite du cliché et la bassesse de ses méthodes sont les deux côtés d’une même pièce, car il faut bien admettre ce qui fait la grandeur de l’icône pour souligner l’ampleur du travail de sa déconstruction.