Film

La frugalité de la campagne vaut parfois mieux que la tumultueuse abondance de la vie citadine, nous prévient La Fontaine dans « Le rat de ville et le rat des champs ». Grand moraliste lui aussi, Rohmer ouvre son film avec une autre mise en garde : « Qui a deux maisons, perd la raison ». Qu’à cela ne tienne ! Louise (Pascale Ogier) décide de partager sa vie entre une banlieue calme de Marne-la-Vallée, où elle s’installe avec son copain, et Paris, où elle se déhanche allègrement le soir sur des musiques d’Elli et Jacno aux côtés, notamment, d’un Fabrice Luchini quelque peu empoté. C’est donc sans surprise que Louise a du mal à réconcilier ces deux pans de vie. Comme chez La Fontaine, la démonstration se fait avec le caractère inéluctable de la tragédie, mais sans sa dureté. Rohmer nous offre un merveilleux petit conte pop, très années 80, fait de va-et-vient géographiques et affectifs, de discussions sur la nature de l’amour et de mecs qui font la teuf en costumes trop larges. Un délice.