« Un immense film de montage et de lumière, une extraordinaire machine formelle mue par une visée psychédélique et cosmique. » C’est ainsi que les Cahiers du Cinéma (n° 704) décrivent ce film explosif dans un dossier récent sur le cinéma psyché. 1h23 durant, les héros habituels du film d’horreur (une bande de jeunes qui non seulement ignorent être dans un film d’horreur mais invitent nonchalamment le danger comme s’ils n’en avaient jamais vu un) affrontent une sorte de mal métaphysique. Celui-ci prend ici la forme d’une modeste famille nucléaire américaine, soucieuse de ses aïeux et des repas partagés, mais aussi de tuer hommes et animaux indifféremment et d’étaler leurs carcasses à travers leur humble demeure comme s’il s’agissait de déco dernier cri ou de fétiches d’une religion apocalyptique. La mise en scène furieuse transforme ce qui aurait pu passer pour un fait divers en une terrible danse macabre, sorte de requiem d’une humanité en déliquescence dont les frontières avec la bestialité la plus féroce se sont estompées.