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Film

Mad Max: Fury Road, George Miller (2015)

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Difficile d’écrire sur ce film sans céder à la tentation de n’utiliser que des majuscules tant il procure la sensation d’un hurlement ininterrompu du début à la fin. Le scénario derrière cette véritable déflagration qui enflamma les écrans du monde entier en 2015 est pourtant d’une merveilleuse simplicité : l’aller-retour d’un groupe de fugitifs vers un oasis qui n’en est plus un avec, à leur trousses, l’armée du chef de guerre « Immortan Joe ». S’ensuit un chaos de fer et de sang à faire pâlir Bismarck…
Trop de films se sont vautrés dans la contradiction entre leur étalage zélé de bons sentiments pacifistes et l’utilisation sans vergogne d’une imagerie guerrière pour se vendre. Mad Max: Fury Road résout cette tension en assumant pleinement que l’attirance pour la guerre est aussi bien le fait du cinéma hollywoodien que celui des régimes autoritaires. Ainsi, que ce soit dans l’intérêt du tyran Joe qui cherche à faire oublier la misère qu’il inflige ou dans celui du film lui-même qui cherche à divertir, la guerre doit se faire « spectacle ». Et rien ne fait autant « spectacle » qu’une guitare lance-flamme lancée à toute allure à travers les plaines désertiques pour encourager des convois de guerriers dévoués ! Cette spectacularisation à l’extrême de la violence, fascinante et terrifiante, parvient à interroger tout en reconduisant notre rapport ambigu aux images de guerre. A l’instar de cette réplique glaçante (et géniale) du combattant embrigadé envoyé à sa mort prochaine, on peine à ne pas s'exclamer devant ce magnifique chaos : « What a lovely day! ».

coup de coeur
Texte du 31/08/22
DURÉE : 120 minutes
LANGUE : Anglais

PAYS : U.S.A., Australie
DISTRIBUTION : Warner Bros. France
Prochaines séances à Paris
Sam. 08/06
Le Trianon (93230)
21h00
Lun. 10/06
Le Trianon (93230)
18h30
© Le Rétro Projecteur 2021–2024
Graphisme par claire malot.
Développement par jroitgrund.
« Pour le grand écran, pas la p'tite lucarne ! »