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Film

Invasion Los Angeles, John Carpenter (1988)

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Un soir, contemplant au loin les gratte-ciels du centre-ville de Los Angeles baignés d’une lumière crépusculaire, un homme (tout naturellement nommé John) déclare : « I believe in America ». Nous ne sommes pourtant pas dans un clip de campagne chantant les louanges du rêve américain mais bien dans un film de série B que le philosophe marxiste Slavoj Žižek qualifia de « chef-d'œuvre oublié de la gauche hollywoodienne ». Pour cause, les certitudes de John vont rapidement être mises à mal. Une paire de lunettes de soleil pas tout à fait comme les autres lui permet de voir le sombre envers du monde qui l’entoure. Télévision, publicités, billets de banque et magazines lui apparaissent alors (très explicitement) comme autant de courroies de transmission d’une incitation généralisée à l’obéissance, à la vie de famille rangée et au culte du système capitaliste. Les gros sabots avec lesquels le film brandit sa propre dimension politique pourrait presque agacer si ce n’était pour l’esprit joueur qui sous-tend la mise en scène et les dialogues (« I have come here to chew bubblegum and kick ass… and I’m all out of bubblegum »). C’est ainsi, en toute simplicité, que Carpenter accoucha du seul film de l’histoire du cinéma où coexistent un combat de catch de six minutes et une scène d’analyse sémiotique de la publicité.

coup de coeur
Texte du 11/01/23
DURÉE : 93 minutes
LANGUE : Anglais

TITRE ORIGINAL : They Live
PAYS : États-Unis
DISTRIBUTION : Splendor Films
Prochaines séances à Paris
Pas de séances prévues pour le moment
© Le Rétro Projecteur 2021–2024
Graphisme par claire malot.
Développement par jroitgrund.
« Pour le grand écran, pas la p'tite lucarne ! »