La France est en crise. La preuve, c’est écrit sur les unes de tous les journaux. Alors, pour redresser ce pays de fainéants, le gouvernement décide soudainement d’avancer la rentrée de septembre d’un mois — et au diable l’héritage du Front populaire ! Au diable aussi les « aoûtiens » pris de court et dont le désir de plage se mue en véritable cavalcade d’hors-la-loi. Parmi eux, un curieux équipage composé d’une chômeuse nommée Truquette, d’un romantique gardien de musée ou encore d’un faux médecin fumeur de cigares, décide malgré tout de s’élancer sur les routes de France et de Navarre. Pour narrer les vacances spontanées de ces personnages barrés, Antonin Peretjatko déploie de véritables trésors d’inventivité, mélangeant les genres, ne reculant devant aucun gag, étrillant toutes les convenances de mise en scène et leur préférant un humour totalement débridé et anarchisant. Si cette conception du cinéma est inséparable de son amour pour les vacances d’été, c’est bien que Peretjatko (comme Jacques Rozier avant lui) y voit dans un cas comme dans l’autre des espaces pour échapper un temps soit peu au conformisme ronflant de notre société d’ordre et de travail. A condition de s’en accorder la liberté bien sûr !