En farfouillant dans un garde-manger, Michel Piccoli (son personnage est-il même nommé ?) tombe sur un vieux pistolet rouillé, emballé dans des papiers journaux de 1934 annonçant la mort de John Dillinger. S’agirait-il carrément de l'arme qui a mis à mort le célèbre gangster ? Ce serait un peu fort de café… Toujours est-il que, tout en se faisant à diner, Michel décide de remettre à neuf le revolver, arrosant aussi généreusement d’huile d’olive sa poêle que les pièces du pistolet démonté. A l’italienne ! Ainsi, le portrait de ce personnage se précise-t-il peu à peu, notamment dans une scène extraordinaire où, ayant ressorti les Super 8 de ses vacances, il commence à interagir littéralement avec les images projetées dans son salon. Cet homme enamouré de ses propres images ne manque pas de faire penser à un réalisateur. Que ce même personnage se trouve avoir des tendances carrément psychopathiques ne rend que plus jouissif ce film taquin et corrosif.