Afin de satisfaire les besoins en énergie d’une ville, la construction d’un barrage menace de voir submerger une zone rurale du Nord de la Georgie. Quatre hardis citadins, tout droit sortis d’un manuel sur les différentes formes de la masculinité occidentales, s’en émeuvent et décident de s’offrir le frisson d’une ultime descente de la rivière que l’on bétonne plus bas. Sans doute pensent-ils qu’il leur revient à eux de rendre ce dernier hommage à la nature qu’ils participent à détruire donc pensent maîtriser. Mais ce péché d’orgueil ne restera pas impuni. S’abat sur eux une violence organique, profonde, aux dimensions bibliques. Les autochtones de ce monde sans lendemain se font les terrifiantes émanations de ce courroux des dieux. Au milieu de ce chaos d’eau et de sang, le film, lui, n’en oublie pas moins de chanter une bouleversante et onirique ode à cette nature sourde, sur le point de disparaître.