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Film

À bout de souffle, Jean-Luc Godard (1960)

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Difficile à croire mais, avant de devenir la marque de fabrique des vidéos Konbini, le jump cut (technique de montage qui raccorde deux plans différents au cadrage identique créant un effet de saute d’image) était l’apanage du cinéma avant-gardiste et radical de Jean-Luc Godard. L’impertinent suisse déboula bruyamment sur le devant de la scène avec ce À bout de souffle, dont les innovations dépassaient amplement le simple montage : tournage en lumière naturelle avec caméra à l’épaule, déconstruction des conventions scénaristiques, amoralité totale du récit, nombreux regards-caméra « brechtiens » des acteurs… bref, tout un tas de trucs qui nous acculent au point Godwin de l’éloge critique : voilà un film « important ». Heureusement, il ne faut pas avoir en tête l’histoire de la grandeur et de la décadence du jump cut pour l’apprécier. A minima, il s’agit d’un merveilleux pastiche des films de gangsters américains, aux dialogues impertinents et plein d’esprit, au rythme débridé empruntant à  l’improvisation jazz. A maxima, le film démontre combien la modernité en matière de mise en scène n’est pas relative à une époque puisque À bout de souffle sera sans doute l’un des films les plus audacieux que vous verrez en salles cette année, 60 ans après sa sortie.

coup de coeur
Texte du 21/09/22
DURÉE : 90 minutes
LANGUE : Français

PAYS : France
DISTRIBUTION : Carlotta Films
Prochaines séances à Paris
Lun. 25/11
Filmothèque du Quartier Latin (5e)
15h20
© Le Rétro Projecteur 2021–2024
Graphisme par claire malot.
Développement par jroitgrund.
« Pour le grand écran, pas la p'tite lucarne ! »