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Film

Beau travail, Claire Denis (1999)

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Il a toujours été passionnant de voir des militaires qui s’ennuient – et dont l’absence de but tranche avec un quotidien millimétré, hiérarchisé et réglementé par un très astreignant code de conduite. Beau Travail fait la chronique d’une unité de la Légion étrangère postée pour on ne sait trop quelle raison à Djibouti. Parfaitement inutile et pourtant méticuleusement ordonné, ce quotidien est mis en scène (non sans ironie) à la manière d’une œuvre d’art. Claire Denis confie au chorégraphe Bernardo Montet le soin de composer les exercices d’entraînement et une bonne partie du film sera consacrée à ces séances, mi-martiales mi-dansantes, que la chef-opératrice Agnès Godard filme avec une épatante sensualité. Au cours de ces exercices se développe une jalousie de l’adjudant-chef envers une nouvelle recrue qui s’attire les grâces du commandant de la base. Tour à tour attirance refoulée et conflit ouvert, cette jalousie devient le véritable principe d’organisation de la vie de l’unité, l’adjudant usant abusivement de son autorité pour mettre en danger le jeune prétendant. Inévitablement, le film se fait aussi véritable brûlot anti-colonial, révélant toute l’absurdité de la présence au bout du monde de ces képis français devenus danseurs, de ces militaires dont l’unique combat n’est pas celui qu’on pense.

coup de coeur
Texte du 05/06/24
DURÉE : 90 minutes
LANGUE : Français

PAYS : France
DISTRIBUTION : Splendor Films
Prochaines séances à Paris
Pas de séances prévues pour le moment
© Le Rétro Projecteur 2021–2024
Graphisme par claire malot.
Développement par jroitgrund.
« Pour le grand écran, pas la p'tite lucarne ! »