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Film

Adieu Philippine, Jacques Rozier (1963)

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Qualité rare : Adieu Philippine donne l’impression de s’écrire sous nos yeux. Les dialogues sont improvisés, le scénario préfère le détour et la péripétie à la ligne droite narrative et le personnage principal est lui-même d’une spontanéité à toute épreuve. Machiniste à la télé et appelé à servir en Algérie, Michel est en effet tout aussi prompt à se payer des verres qu’une voiture avant de filer en Corse pour des vacances. Les adultes y voient de l'inconséquence et de l'égoïsme, et n’hésitent pas à le faire savoir. Mais Michel s’en fout. Tout semble possible au tournant des années 1960 et il compte bien en profiter, au mépris des anciens s’il le faut. Rozier lui-même ne fait pas autrement. A l’instar de ses camarades de la Nouvelle vague, il prend un malin plaisir à explorer les nouveaux possibles d’un cinéma alors en pleine transformation (technologique et esthétique), quitte à ce que les plans ne soient pas « propres », « académiques » ou « maîtrisés ». Ce faisant, il nous rappelle combien la Nouvelle vague était affaire de culot : le culot d’une bande de jeunes effrontés et sûrs d’eux. Artisanal et débordant d’audace, Adieu Philippine demeure l’une des plus belles incarnations de cette insolente fronde juvénile.

coup de coeur
Texte du 06/09/23
DURÉE : 108 minutes
LANGUE : Français

PAYS : France
DISTRIBUTION : Théâtre du Temple
Prochaines séances à Paris
Pas de séances prévues pour le moment
© Le Rétro Projecteur 2021–2024
Graphisme par claire malot.
Développement par jroitgrund.
« Pour le grand écran, pas la p'tite lucarne ! »