Aujourd’hui débute le festival de la Cinémathèque française, organisé au sein même de la fameuse institution mais également dans plusieurs autres salles de la capitale. Peter Weir est l’invité d’honneur de cette édition. La sélection est également composée d’une magnifique sélection de films récemment restaurés ainsi que d’honneurs rendus à l’actrice japonaise Machiko Kyō, à la cinéaste new-yorkaise Nancy Savoca ou encore à la réalisatrice hongroise Judit Elek.
Malheureusement, le lancement de cette édition est entaché par de vives tensions entre la Cinémathèque et certaines salles de proche banlieue qui n’ont pas été invitées à participer à l’événement. Dans un
édito publié la semaine dernière, le président du Méliès à Montreuil dénonce un repli sur soi de la vénérable institution qui ne semble plus souhaiter valoriser ses ressources incroyables en dehors de ses murs.
Que les salles de la proche banlieue soient les premières à être touchées par une telle évolution est particulièrement regrettable, accentuant l’impression d’élitisme et d’aristocratisme que donne parfois la mise en avant du « patrimoine » cinématographique. Au-delà de l’évident enjeu de conservation de vieux films (pour lequel la Cinémathèque fait un travail unique et précieux), la question posée est celle du rapport entretenu au présent avec ce cinéma du passé. Nous avons créé Le Rétro Projecteur précisément pour en faciliter l’accès et parce que nous sommes convaincus que les vieux films n’auront plus rien à nous dire s’ils demeurent le seul apanage d’un entre-soi de sachants...